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Après le designer Jérome Gauthier, nous avons pris rendez-vous avec la célèbre designer marseillaise Margaux Keller. Diplômée de l’école Boulle elle travaille pour de nombreuses fortes têtes du design comme Philippe Stark avant de fonder son studio de design global en 2012. Nommée parmi les 100 designers de l’année 2019 par le magazine AD, Margaux Keller lance sa propre marque d’objet en 2019. Une première collection, intitulée Vue Mer propose une série de produits en quantités limitées. Puis récemment, le 7 février 2020, elle a annoncé une seconde collection nommée Mistral Noir. Très attachée à ses origines on retrouve l’air méditerranéen dans toutes ses créations.

Au cours de cette interview, Margaux Keller se livre sur sa vision du design, ses origines, ses inspirations… et sa collaboration avec SOCA SELLIERS.

Comment avez-vous l’habitude de vous présenter quand vous rencontrez quelqu’un pour la première fois ?

 

M.K : Je suis designer produit, mobilier et architecte d’intérieur. J’ai une agence de design basée à Marseille depuis 8 ans.

Si vous deviez décrire votre métier en une phrase ce serait laquelle? Qu’est ce qui vous anime ?

 

M.K : Donner un sens et une légitimité à ce qui nous entoure, raconter des histoires à travers des formes, des matériaux, des lumières.

 

Vous parlez beaucoup d’une troisième dimension dans vos créations : l’affect, c’est pour vous une démarche écologique ?

 

M.K : Oui car recréer du lien avec nos objets et nos espaces, un lien d’attachement, vivre des histoires dans ces lieux entourés de ces objets nous donnera envie de les garder, de vieillir avec eux, puis de les transmettre à nos enfants.

Pouvez-vous nous décrire le projet Canasson et Orecchino en collaboration avec SOCA ? En quoi s’inscrivent-ils dans cette troisième dimension ?

 

M.K : Le Canasson est une typologie de meuble peu commune : tantôt repose pied, assise ludique, il évoque un petit cheval d’arçon que nous avons tous croisé dans notre enfance une fois. Il invoque ainsi a mémoire collective, on a l’impression de déjà le connaitre, il est donc plus facile à apprivoiser.
L’Orecchino est un grand fauteuil, il pourrait être le fauteuil géant et douillet de maman ours dans Boucle d’or, il est rassurant mais aussi élégant. Clin d’œil, il se pare d’une paire de boucles d’oreilles en laiton chromé, qui le personnifie et le sophistique.

Vous êtes Marseillaise, vous quittez Marseille pour Paris afin de poursuivre vos études, puis vous partez travailler en Italie pour finalement revenir à Marseille il y a 8 ans, qu’est-ce qui vous inspire dans cette ville ?

 

M.K : Marseille est une ville douce, lumineuse, vivante, une ville du sud c’est évidemment très inspirant de vivre ici. On prend le temps de vivre ici, de regarder les éléments, la mer, les calanques, les gens qui vivent. Tout cela est très propice à la création.

Quels sont les champs que vous n’avez pas encore explorés et qui vous attirent, du point de vue du design ?

 

J’aimerais beaucoup travailler sur des perspectives d’espaces plus grandes : un hôtel par exemple, je trouve que c’est une typologie d’espace qui est en extrême mutation, il y a tant à réinventer, c’est à la fois un lieu public et pourtant tellement intime et privé. C’est passionnant comme sujet.

 

Si vous étiez un peintre, quel style de peinture aimeriez-vous exercer/ pareil pour la musique ?

 

J’adore les peintures de Garibaldi, peintre marseillais du début 19ème, la lumière de ses tableaux est encore tellement actuelle j’adore pouvoir comparer ses toiles avec la réalité du paysage d’aujourd’hui.
Une musique rassurante, du Jonasz par exemple, que l’on écoutait lors de nos trajets en voiture enfant…

 

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